D’où vient cette putain d’odeur de cramé

Un homme à la croisée des chemins. Un appartement désert comme s’il venait d’être cambriolé.
Il reste un canapé-lit et une télévision… peut-être une lampe et une plante verte quelque part.La télévision en continu.
Une lucarne sur le monde. Comme hypnotisé par l’afflux incessant d’images, de mots, d’informations. Tout s’enchaîne, se télescope, se répond et l’entraîne. Un tourbillon irrespirable. Il n’a plus de corps. Le canapé est en train de l’avaler progressivement.
Mais comment se lever, prendre un café, deux biscottes et aller travailler quand son cerveau n’est plus capable d’éliminer les horreurs, d’effacer les données indésirables ?
Quelques soirs pour s’endormir, il remplace le calva par de l’ouzo… Une demi-bouteille pour manifester son soutien au peuple grec ou pour l’oublier il ne sait plus, il a oublié.
Jusqu’à son réveil en tout cas.
Un sursis.

Une pièce coup de poing sur le combat d’un homme, épuisé, à force de regarder ailleurs lorsqu’il s’agit d’accompagner ses convictions par des actes.
Il est bien décidé à se mettre en mouvement, à “passer à l’acte”… mais l’inertie est grande et les excuses nombreuses. Et… Choisir c’est renoncer.